Wednesday, August 24, 2011

Ce n’est pas ma faute

"It's not my fault" an English version can be found here


Ce n’est pas ma faute. Il n’a jamais été question que c’était de ma faute. J’ai commencé ma vie en étant un rat de bibliothèque et j’étais très content d’y rester. Le plus difficile exercice que j’avais fait a été de me rendre à Shédiac en vélo pour aller à la plage et “presque” revenir la même journée.

C’est toute de la faute à Igor. Novembre 1998… j’ai 32 ans. Il me raconte qu’il s’est enregistré pour le Marathon de New York. Je lui traite de mental mais que je ne suis jamais allé à la ville de New York donc je le suis en pensant que je vais voir la ville et crier “Go Igor Go” pour 10 secondes.

À l’expo où l’on ramasse les dossards, nous voyons un des coureurs, Sam Gadless. Sam a 90 ans. Il court le marathon avec son fils et son petit-fils. Il raconte à tous qui veut entendre : “Si je peux complèter un marathon, n’importe qui le peut”. C’est toute de la faute à Sam. Une idée commence à mijoter dans ma tête. Je la rejette comme étant trop folle.

À notre repas pré-marathon, nous entendons l’histoire de Zoe Koplowitz. En 1998 Zoe complètera son 10ième marathon… tous les marathons on été complétés en dernière position. Son marathon, elle le fait en béquilles. Çà lui prend une moyenne de trente heures pour faire le parcours de 42 km. Zoe vit avec les défis du diabète et de sclérose en plaques. C’est toute de la faute à Zoe. L’idée refait surface.

Jour de course, je me trouve au 27 km. Je vois des personnes marcher, courir et bouetter. Finalement je vois Igor. Il a l’air épuisé. Je crie… il me voit et un grand sourire se mets sur son visage. Je lui donne un “high five” et il continue son long périple en montant “5th avenue” avec ce qui me semble une vitesse plus grande. Je coupe par Central Park pour l’attraper à la ligne d’arrivée. Je vois chaque personne traverser la ligne d’arrivée avec le plus fou regard que j’ai jamais vu. Un regard qui est un mélange de douleur et d’exultation. Finalement Igor traverse l’arrivée et lui aussi porte se même regard. C’est toute de leurs faute. Cette idée ne veut pas partir.

Quelques jours plus tard, je suis à la maison. Je vois le parc devant ma maison. J’enfile mes shorts et mes espadrilles. Un tour du parc est à peu près 1 km. Je réussi le tour du parc mais pas sans m’avoir arrêté pour marcher 5 fois. La prochaine journée, je marche seulement 2 fois. La 3ième fois, je réussi à faire le tour du parc sans m’arrêter et maintenant je ne sais pas comment poursuivre. C’est toute de la faute de Art. Je trouvé un site web l’entraînement de Art Liberman. Toute l’information dont j’avais besoin s’y trouve. Du jour au lendemain, je m’inscris au marathon de New York et en novembre 1999 je le complète. Je complète 4 autres marathons et après avoir réussi un marathon sous les barres de 4 heures, j’arrête de courir.

Juin 2009, 8 ans plus tard. Je pèse 215 livres. C’est toute de la faute de Pascal. Il veut faire le demi-marathon de Montréal. Je lui donne des conseils, site web et autres idées pour l’aider à le compléter. La prochaine chose que je sais, j’enfile mes espadrilles et je recommence l’entraînement. En septembre, je complète un demi-marathon. À la ligne d’arrivée, Pascal mentionne le plein marathon l’an prochain.

Septembre 2010, je suis blessé au genou. Je me suis surentraîné. Pas de marathon pour moi. Je vois un article dans le journal. Étudiants dans la course est un projet qui encourage des jeunes provenant de milieux à risque de Montréal, à relever le défi de participer au Marathon Oasis de Montréal. J’envoie un courriel et voilà je suis un mentor m’entraînant avec les étudiants pour compléter le marathon de Montréal en 2011. C’est toute de la faute d’EDLC.

Mai 2011, un groupe de mentors vont de rendre à Ottawa pour faire le marathon. J’ai toujours des doutes sur ma capacité de complété un marathon, donc, pourquoi pas faire un marathon de “pratique”? C’est toute de leurs faute. Je termine le marathon avec de la douleur et un sourire.

François mentionne la folle idée de faire un ULTRA-marathon. Techniquement, la définition d’un ultra est toute course au-dessus du 42.2km. J’ai vu des sites web de course de 50 km et j’ai pensé… 50 km… ce n’est pas un vrai ultra… 50 miles (80 km) c’est plus réel… toujours aussi fou… mais réel. Par hasard, j’ai trouvé un super beau site web annonçant le “Limberlost Challenge”. Juillet 2011… 56 km… Hmmm… c’est une étape moins folle… “Hey François… regarde ce site web!” Sa réponse : “On le fait-y?” C’est toute de la faute de François.

Le Limberlost se décrit en étant “un parcours technique avec des collines”. Pour ceux qui ne parlent pas le langage des sentiers je traduis : “AYOYE!!” La prochaine chose que je sais, Donald, François, Yves et moi-même sont en route vers Muskoka en Ontario. Nous n’avons aucune idée dans quoi nous nous embarquons. Hmmm… Donald probablement oui… mais il se ferme la gueule pour qu’on apprend par nous même… Ayoye! On a appris.

Yves a terminé 28 km en 3h 58min. Donald a terminé 56 km en 7h12. Je ne sais pas comment mais j’ai le complété en 9h 30 suivi de près par François en 9h 45.

Je suis maintenant un ultra coureur de sentiers et je veux continuer à découvrir de nouveaux sentiers et de nouvelles distances et ce n’est pas de ma faute.

Addendum : Août 2011, Yves veux écrire un blogue pour ces écritures. Je lui a expliqué que c’est tellement simple qu’un soleil de mer mort peut le faire donc il ne devrait pas avoir trop de problème. Il me demande de l’aide donc je vérifie si c’est si facile… Çà l’air… donc me voici et c’est toute de la faute d’Yves.


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