Wednesday, August 24, 2011

Ce n’est pas ma faute

"It's not my fault" an English version can be found here


Ce n’est pas ma faute. Il n’a jamais été question que c’était de ma faute. J’ai commencé ma vie en étant un rat de bibliothèque et j’étais très content d’y rester. Le plus difficile exercice que j’avais fait a été de me rendre à Shédiac en vélo pour aller à la plage et “presque” revenir la même journée.

C’est toute de la faute à Igor. Novembre 1998… j’ai 32 ans. Il me raconte qu’il s’est enregistré pour le Marathon de New York. Je lui traite de mental mais que je ne suis jamais allé à la ville de New York donc je le suis en pensant que je vais voir la ville et crier “Go Igor Go” pour 10 secondes.

À l’expo où l’on ramasse les dossards, nous voyons un des coureurs, Sam Gadless. Sam a 90 ans. Il court le marathon avec son fils et son petit-fils. Il raconte à tous qui veut entendre : “Si je peux complèter un marathon, n’importe qui le peut”. C’est toute de la faute à Sam. Une idée commence à mijoter dans ma tête. Je la rejette comme étant trop folle.

À notre repas pré-marathon, nous entendons l’histoire de Zoe Koplowitz. En 1998 Zoe complètera son 10ième marathon… tous les marathons on été complétés en dernière position. Son marathon, elle le fait en béquilles. Çà lui prend une moyenne de trente heures pour faire le parcours de 42 km. Zoe vit avec les défis du diabète et de sclérose en plaques. C’est toute de la faute à Zoe. L’idée refait surface.

Jour de course, je me trouve au 27 km. Je vois des personnes marcher, courir et bouetter. Finalement je vois Igor. Il a l’air épuisé. Je crie… il me voit et un grand sourire se mets sur son visage. Je lui donne un “high five” et il continue son long périple en montant “5th avenue” avec ce qui me semble une vitesse plus grande. Je coupe par Central Park pour l’attraper à la ligne d’arrivée. Je vois chaque personne traverser la ligne d’arrivée avec le plus fou regard que j’ai jamais vu. Un regard qui est un mélange de douleur et d’exultation. Finalement Igor traverse l’arrivée et lui aussi porte se même regard. C’est toute de leurs faute. Cette idée ne veut pas partir.

Quelques jours plus tard, je suis à la maison. Je vois le parc devant ma maison. J’enfile mes shorts et mes espadrilles. Un tour du parc est à peu près 1 km. Je réussi le tour du parc mais pas sans m’avoir arrêté pour marcher 5 fois. La prochaine journée, je marche seulement 2 fois. La 3ième fois, je réussi à faire le tour du parc sans m’arrêter et maintenant je ne sais pas comment poursuivre. C’est toute de la faute de Art. Je trouvé un site web l’entraînement de Art Liberman. Toute l’information dont j’avais besoin s’y trouve. Du jour au lendemain, je m’inscris au marathon de New York et en novembre 1999 je le complète. Je complète 4 autres marathons et après avoir réussi un marathon sous les barres de 4 heures, j’arrête de courir.

Juin 2009, 8 ans plus tard. Je pèse 215 livres. C’est toute de la faute de Pascal. Il veut faire le demi-marathon de Montréal. Je lui donne des conseils, site web et autres idées pour l’aider à le compléter. La prochaine chose que je sais, j’enfile mes espadrilles et je recommence l’entraînement. En septembre, je complète un demi-marathon. À la ligne d’arrivée, Pascal mentionne le plein marathon l’an prochain.

Septembre 2010, je suis blessé au genou. Je me suis surentraîné. Pas de marathon pour moi. Je vois un article dans le journal. Étudiants dans la course est un projet qui encourage des jeunes provenant de milieux à risque de Montréal, à relever le défi de participer au Marathon Oasis de Montréal. J’envoie un courriel et voilà je suis un mentor m’entraînant avec les étudiants pour compléter le marathon de Montréal en 2011. C’est toute de la faute d’EDLC.

Mai 2011, un groupe de mentors vont de rendre à Ottawa pour faire le marathon. J’ai toujours des doutes sur ma capacité de complété un marathon, donc, pourquoi pas faire un marathon de “pratique”? C’est toute de leurs faute. Je termine le marathon avec de la douleur et un sourire.

François mentionne la folle idée de faire un ULTRA-marathon. Techniquement, la définition d’un ultra est toute course au-dessus du 42.2km. J’ai vu des sites web de course de 50 km et j’ai pensé… 50 km… ce n’est pas un vrai ultra… 50 miles (80 km) c’est plus réel… toujours aussi fou… mais réel. Par hasard, j’ai trouvé un super beau site web annonçant le “Limberlost Challenge”. Juillet 2011… 56 km… Hmmm… c’est une étape moins folle… “Hey François… regarde ce site web!” Sa réponse : “On le fait-y?” C’est toute de la faute de François.

Le Limberlost se décrit en étant “un parcours technique avec des collines”. Pour ceux qui ne parlent pas le langage des sentiers je traduis : “AYOYE!!” La prochaine chose que je sais, Donald, François, Yves et moi-même sont en route vers Muskoka en Ontario. Nous n’avons aucune idée dans quoi nous nous embarquons. Hmmm… Donald probablement oui… mais il se ferme la gueule pour qu’on apprend par nous même… Ayoye! On a appris.

Yves a terminé 28 km en 3h 58min. Donald a terminé 56 km en 7h12. Je ne sais pas comment mais j’ai le complété en 9h 30 suivi de près par François en 9h 45.

Je suis maintenant un ultra coureur de sentiers et je veux continuer à découvrir de nouveaux sentiers et de nouvelles distances et ce n’est pas de ma faute.

Addendum : Août 2011, Yves veux écrire un blogue pour ces écritures. Je lui a expliqué que c’est tellement simple qu’un soleil de mer mort peut le faire donc il ne devrait pas avoir trop de problème. Il me demande de l’aide donc je vérifie si c’est si facile… Çà l’air… donc me voici et c’est toute de la faute d’Yves.


Friday, August 19, 2011

L’obsession d'un coureur avec l’heure

"This Runner's Obsession with Time" an English version can be found here

En regardant en arrière, je pense qu’une obsession avec l’heure m’a empêché de courir des marathons pendant presque 10 ans. Le tout parce que j’ai eu une amélioration de mon meilleur temps de marathon de 4 minutes et 30 secondes.

Maintenant que j’ai terminé mon premier ultra marathon en sentiers, j’ai eu une révélation et mon obsession avec l’heure est partie pour toujours. Soyez averti chers lecteurs, je vais radoter beaucoup à propos de l’ultra.

Voici comment ça s’est passé…

Août 1999 – Ville de Québec

C’est mon premier marathon. C’était le plus proche de chez moi car en 1999, le marathon de Montréal était en pause. Je me suis inscrit en février pour faire le marathon de New York et j’étais super nerveux, donc… pourquoi ne pas faire un marathon de “pratique” avant New York?

Même à cette époque, je voulais faire un chrono en bas de 4 heures. Ce n’était pas important que ce fût mon premier marathon. Ce n’était pas important je n’avais pas la moindre idée de ce que je faisais. J’allais essayer. J’ai donc frappé le “mur” à 32 km et j’ai marché et je me suis traîner jusqu’à la ligne d’arriver avec un temps de 4h21min6s. J’étais fou de joie d’avoir terminé un marathon mais lancinante dans ma tête était l'objectif d'aller en dessous de 4 heures.

Novembre 1999 – Ville de New York

Ok, ceci est mon VRAI marathon. Mon entraînement a très bien été depuis la ville de Québec. Je me sentais super bien. J’allais aller en dessous de 4 heures. Par contre, durant la course, quelque chose se passa. Le parcours de la course va par tous les arrondissements de la ville. Il commence à Staten Island ensuite à Brooklyn, Queens, Manhattan, Bronx et finissant à Manhattan au fameux Central Park. À chaque étape du parcours, il y avait des gens qui nous acclamaient. Je ne pouvais pas faire 5 pas sans avoir quelqu’un qui m’encourageait. Je souriais tout le long du parcours et j’ai me suis simplement mis à profiter de ce que je voyais et sentais. Résultat final : 4h6min1sec mais j’ai couru tout le long du parcours et je n’ai pas frappé ce cher “mur”. 

Mai 2000 - Ottawa

Ok… le “fun” est terminé. Les choses sont sérieuses maintenant. 6 minutes… Je suis capable d’enlever 6 minutes. Après un hiver doux et un entraînement sérieux, me voici à Ottawa. À cette époque, le parcours avait deux boucles. J’avais commencé tout feu tout flamme. Le demi était fait et j’avais un chrono de 1h51min45s. Mon rythme de course était de 5min30s par km et j’étais super content. Je savais que 5min40s était le rythme de course “magique” et je ne voulais pas frapper le “mur” durant la deuxième moitié donc j’ai commencé à 5min40s “savant” que j’avais une petite protection au cas où. Mais dès le début, je commençais à me sentir fatiguer. D’accord…je me dis… 5min50s par km et la moyenne est toujours bonne. Mais au fur et à mesure, je ralentissais. Je n’ai pas frappé le “mur” mais j’ai été ralenti juste assez. Résultat final: 4h03min2s. J’étais super souriant car J’avais fait un RECORD PERSONNEL mais le petit démon de 4 heures flottait encore dans mon esprit.

Septembre 2000 - Schroon Lake, NY

Veux-tu bien me dire à quoi je pensais? Personne ne m’a dit que les collines vont affecter ton temps de marathon. Schroon Lake était un parcours de petites routes de campagne, super beau paysage avec le gazouillis des oiseaux et quelques spectateurs occasionnels. Mes pensées à l’époque : Super marathon… temps de merde. 4h32min27s.

Août 2001 – Ville de Québec

L’hiver c’était le repos. Au printemps, je fais de l’entraînement de collines super sérieux au Mont Royal une fois par semaine. J’étais supposé faire le marathon à St Jean N.-B. mais “Ti-Coune” s’est trompé de dates en demandant ces vacances. Donc, à la dernière minute je me suis inscrit au marathon des Deux-Rives à Québec. Je connaissais bien le parcours. J’ai donc pris mon temps la première moitié, en conservant mon énergie pour la deuxième. Tout s’est passé super bien!! J’ai eu mon but!!  3h58min31s. Pour quelques semaines, je ne marchais plus… je dansais.

Mes priorités ont changé beaucoup autour de ce moment-là. J’avais atteint mon “objectif” et je n’étais plus motivé à courir. J’ai essayé de courir un peu ici et là mais la motivation n’y était plus.

Me voilà 10 ans plus tard, j’ai un peu de regret d’avoir délaissé la course. Je regarde “l’amélioration” que j’ai fait du mois de mai 2000 jusqu’au mois d’août 2001 et je vois 4 minutes et secondes seulement. Pffft … l’objectif d’être en bas de 4 heures semble presque insignifiant.

On avance rapidement… Juin 2009… je suis le “coach” de Pascal… son objectif: le demi-marathon. Il n’a jamais couru aussi loin. J’offre des conseils, des sites web… toute sorte de conseils. L’envie est de retour. J’enfile mes espadrilles et je me garoche dehors. À 215 livres, je suis beaucoup plus lent mais je réussi à perdre 30 livres en m’entraînant pour le demi-marathon en septembre 2009 aussi. Je termine en 2h16min27s. La motivation d’avoir complété le demi-marathon avec trois mois d’entraînement me motive à aller encore plus loin. 

Mai 2011 – Ottawa

On avance encore… mai 2011. Depuis octobre 2010, je m’entraîne avec le groupe Étudiants dans la course. (un projet qui encourage des jeunes sélectionnés de Montréal, à relever le défi de participer au Marathon Oasis de Montréal) À ce moment, j’adore courir. Avant je faisais tous mes entraînements seul et maintenant la plupart de mon entraînement se fait avec ce groupe de jeunes et mentors. C'est toute une nouvelle sensation. Je cours maintenant avec un sourire perpétuel.
Un groupe de mentors et moi-même nous rendons à Ottawa pour le pur plaisir. Dans mon cas, j’espère toujours que je peux toujours en finir un. Je suis un peu déçu de mon temps de 4h32min10s mais je suis très content de l’avoir terminé 10 ans après avoir terminé mon dernier. Il n’a fallu que quelques jours pour que le démon de 4 heures se pointe la face. Heureusement, grâce à la rencontre de François et être complètement dingue, nous nous sommes inscris les deux pour le Limberlost Challenge ultra marathon de 56 km en sentier traînant avec nous deux autres mousquetaires. (Donald et Yves)

Juillet 2011 - Limberlost Challenge – Muskoka Ontario.

Je n’avais aucune ‘cris’ d’idée dans quoi je m’embarquais. Le Limberlost se comporte de 4 boucles de 14 km qui se décrit en étant un parcours technique avec des collines. J’avais même consulté le graphique de dénivellation. Quelques collines ici et là d’une altitude de 60 mètres… pas si compliqué que çà…  J'ai découvert à ma propre manière ce que cela signifiait.

J’avais planifié le tout… j’ai fait un chiffrier avec le plan A : moins de 7 heures, le plan B : moins de 7h30 et au pire des cas… plan C : moins de 8 heures.

Plan A: 1st boucle: 6:45/km 2nd boucle: 7:00/km 3rd boucle: 7:30/km 4th boucle: 7:50/km
Pause de 4 minutes   me donne 06:59:10

Plan B: 1st boucle: 7:00/km 2nd boucle: 7:30/km 3rd boucle: 8:00/km 4th boucle: 8:30/km
Pause de 4 minutes me donne 07:26:00

Plan C : Je ne l’ai même pas écris. Je pensais que au pires des conditions, je pouvais faire çà… ERREUR!

Nous avons tous commencé à 8 heures le matin et après 1 km j’ai rencontré ma première colline. C’était bel et bien 60 mètres… complètement à la vertical. Ayoye!! Je me suis rendu au sommet et ensuite c’était 40 mètres en zigzag. En descendant j’essaye d’éviter les arbres, roches, racines et bien sur les autres coureurs. 3 km plus tard, ça commence à rentrer dans ma petite cervelle que ceci pourrait être un peu plus difficile que j’avais prévu. Il n’y avait presque aucune partie du parcours qui était droit et plat. Le parcours au complet montait au descendait en zigzag et je devais concentrer pour ne pas me fracturer quelque chose. Après deux autres collines comme la précédente, les quatre mousquetaires étaient séparés et même avec les 70 autres coureurs du 56 km et les 300 autres qui faisaient le 14, 28 et 42 km, la plupart du temps dans les bois j’étais tout seul. Il y avait deux stations d’aides sur le parcours mais cette boucle, je n’ai presque pas arrêté parce que ma ceinture contenait deux grandes bouteilles. (Du Heed et de l’eau). J’ai ‘explosé’ hors de ma première boucle après 1h52min34s… a peu près 8 min/km. En arrivant à la station d’aide de l’arrivé/départ, je trouvé Yves sur son départ. Je lui ai donné un ‘high five’ et il partit. Donald était déjà arrivé et parti et on avait perdu François. J’ai rempli mes deux bouteilles, mis de la bouffe dans l’estomac, embrasser mon épouse Julie et poof je suis parti pour la boucle #2.

En partant pour la boucle #2, j’avais encore des illusions de croire que 4 boucles avec moins de 2 heures chaque… l’objectif de moins de 8 heures était atteignable. Cette fois ici, je marchais en montant les collines et je volais en descendant. Je persistais à vouloir maintenir un rythme de 8 min/km même si la réalité ne concordait pas avec mes désirs. Çà été plus ou moins bien cette boucle, mais mes muscles étaient plein de douleur et la fatigue commençais à se faire sentir. J’ai finalement arrivé à la station d’aide à l’arrivé/départ avec 4h03min43s affiché à l’horloge. La réalité commençait vraiment à s’infiltrer dans ma tête.  J’avais complété 28 km en 4 heures et j’avais encore 28 km à faire et je ralentissais. J’avais une longue journée devant moi. Il était midi, 32 Celsius avec un humidex au dessus de 40. J’avais l’air terrible. (Selon Julie)  Je me suis rendu doucement à notre tente et je me suis assis pour changer mes bas, mettre de la nourriture dans mon estomac et mettre plusieurs couche de vaseline. (Je déteste quand çà frotte!!)

J’ai appris que Donald et venu et parti encore et Yves était assis à côté de moi me racontant que c’était fini pour lui. Il était très serein avec sa décision et maintenant en pensant au tout je pouvais voir qu’il s’inquiétait plus pour moi. Je pense que j’ai dit quelque chose comme prends encore quelques minutes avant de recommencer mais il c’était pas mal clair dans son esprit que la course était fini pour lui mais il était content avec sa décision. Après une pause de 15 minutes, un automatisme de quelque sorte m’a fait lever debout et j’ai murmuré, ‘Une autre boucle…’ en ayant aucune idée si j’allais me rendre à la première station d’aide. Je ne pouvais même pas visualiser la boucle en entier. Effectivement, je me suis rendu à la station d’aide en 40 minutes. J’ai mangé des fruits, chips and après avoir remercié tout le monde présent, je suis parti.

Le maniaque de mathématique en moi s’est mis à calculer mon rythme de marche versus le temps qui me restait. Ça ne se pouvait pas!! Même si je marchais cette boucle au complet je me rendais avant que 7 heures se soit écouler… le seuil où on arrêtait les participants de faire une dernière boucle. Ça ne se pouvait pas… mais après avoir vérifié les calculs dans ma tête durant les 20 prochaines minutes… c’était clair. Je me rendais à temps au seuil même si je marchais cette boucle ET je me rendais à temps au seuil de la fin de course même si je marchais la dernière boucle au COMPLET.

J’étais euphorique. À partir de ce moment, la course au complet n’était plus la même. J’ai commencé à regarder le paysage, je sentais les odeurs, toute la ‘cris’ d’expérience. À partir de ce moment chaque fois que je quelqu’un me demandait si s’allait… je répondais… “Absolument… Aujourd’hui je vais finir mon premier ultra!” Donc je marchais beaucoup, je courrais un peu et j’ai finalement terminé ma troisième boucle avec 6h44min3s. Je voyais Yves et Julie tout souriant et tous les deux criaient “Tu es arrivé avant le seuil… Tu es arrivé avant le seuil!! ”  Bien sûr à ce moment, je sautais partout criant moi aussi… “Je sais… je SAIS… je vais le finir… je vais le finir!!” Julie m’a dit plus tard qu'elle pensait que j'étais complètement délirant et elle cherchait le médecin.

Encore des couches de Vaseline…  (Est-ce que j’ai mentionné que je déteste quand çà frotte!!), encore de la bouffe, les bouteilles pleins de liquide froid et une nouvelle bouteille de gel. (J’avais vidé la première) Après à peine 5 minutes de repos, j’ai lâché un cri primordial, j’ai sauté en l’air prêt à terminer ma dernière boucle. Bien sur la bouteille de gel tombe par terre, j’ai l’air encore de “Ti-Coune” cherchant ma bouteille. Yves m’aida a replacé ma bouteille et j’étais parti… sans ma sortie dramatique voulu.

Finalement, je commence ma dernière boucle. Dès que mon pied toucha le sentier, je me rappelai des paroles de Donald notre collègue en sueur. “À partir de ce moment, tu es allé plus loin que aucune de tes autres courses. Tu es maintenant un coureur d’ultra.” “Je suis un coureur d’ultra!!!” Ce mantra m’a donné plus d’énergie que n’importe quel gel, nourriture ou eau. Cette dernière boucle était ma plus longue 2h36min44s soit 11 min/km. Ce fut une promenade de 50 min par stations d’aide et je n’ai pas vu une seule autre personne sur le sentier. Même en étant un des derniers sur le sentier, chaque station d’aide avec encore tout ce dont j’avais besoin ce que j’étais éternellement reconnaissant. Il est 3 heures en après-midi. Il fait 33 degrés. Nous avons commencé à 8 heures ce matin et ils ont encore de la glace! Je les admire tous ces bénévoles. J'ai essayé de dire à quel point je suis reconnaissant au monde pendant que je me goinfre de bouffe en les regardant remplir mes bouteilles. Même si cette boucle était ma plus longue, elle était aussi ma plus courte. J’étais en plein bonheur.
 
Je sors des bois, je cours la petite route de campagne pour la dernière fois et voilà la ligne d’arrivée et je m’en foutais totalement du temps sur l’horloge. J’avais terminé un ultra marathon. Donald, Yves et Julie ainsi qu’une bonne gang des autres participant criaient et m’applaudissaient. Finalement après 9h30min47s, c’était fini. It était 5 heures de l’après-midi et je l’avais terminé.

À peine capable de marcher, j’embrassais Julie, Donald et Yves. J’enlève mes espadrilles et ma ceinture et j’apprends que François lui aussi a réussi à rentrer avec le seuil. (Ici je vous invite à lire l’histoire de l’ultra de François à: http://flintland.blogspot.com/2011/07/unreal-story-of-my-first-ultra-marathon.html )

Moins de 15 minutes plus tard, le voilà. Encore plein d’énergie je cours le rencontrer à la ligne d’arriver et je le vois me dépasser en murmurant “ Je n’ peux pas m’arrêter… je n’ peux pas m’arrêter…” Finalement il trouve l’énergie de s’arrêter et je l’énergie pour aller le rejoindre. Des accolades se suivent. Nous nous sommes tous trouver comme des enfants rebondissant autour comme si c’était le début des vacances estivales.

La pure folie de cette course et le bonheur suprême de cette dernière boucle est toujours avec moi. Le weekend passé, au demi-marathon du Mont Tremblant avec les jeunes (et moins jeunes) d’Étudiants dans la course, le bonheur suprême était toujours présent. Tout notre groupe courrait en donnant des ‘high-five’ au policer. On sautait sur les camions des pompiers. On passait tout simplement un bon moment.

Peu importe si vous courez 5 km ou 50 km. Peu importe votre rythme de course. Profitez-en et soyez reconnaissant que ton corps vous permette de le faire. 

This Runner's Obsession with Time

"L’obsession du coureur avec l’heure", la version française se trouve ici

Looking back now with 20/20 hindsight, I think an obsession with time stopped me from running marathons for almost 10 years, all because I improved my best marathon time by 4 minutes and 32 seconds.

Now that I have completed my first ultra-trail marathon, I have had a “revelation” and my obsession with time is gone. Be warned, I will be rambling quite a bit about the ultra.

Here’s how it went down…

August 1999 – Québec City

This was my first marathon. It was the closest one as in 1999 there were no marathons in Montreal. I had signed up for New York City in February and was really nervous so why not do a “practice” marathon before New York?

Even back then, I wanted to break 4 hours. It did not matter it was my first. It did not matter that I had no clue what I was doing. I was going to try. Well, I hit the “wall” around 32 km and was walking, staggering to the finish line and got a time of 4:21:06. I was ecstatic to finish the marathon but still nagging in my head was the goal to go below 4 hours.

November 1999 – New York City

Ok, this was my “real” marathon. My training went well between Quebec City and today. I felt great. I was going to break 4 hours. However, during the race something happened. The NYC marathon goes through every borough in the city. It starts on Staten Island, then to Brooklyn, Queens, Manhattan, Bronx and finishes back on Manhattan in Central Park. Every step of the way, there are people lining up cheering you on. I could not run 5 steps without someone cheering me on. I was smiling all the way and simply just enjoying what I was seeing and feeling. End result: 4:06:01 but I ran the whole course did not hit the wall.

May 2000 - Ottawa

Ok… fun times are over. I was going to get serious. I mean 6 minutes. I can drop 6 minutes off my time. So a mild winter and lots of training later, here I was in Ottawa. Back then it was a 2 lap course. I started great at 5:30/km… at got 1:51:45 at the half. I was all smiles. Knowing that 5:40/km was the key average pace and I did not want to hit the wall on the 2nd half I kept it at 5:40/km, “knowing” I had a small buffer in case. Well, I started feeling tired almost a few kilometres into the 2nd half. Ok I thought… 5:50/km and I can still average out. I was still slowing down and getting very tired. I never hit the wall but I was slowed down enough. End result: 4:03:02. I hit a personal BEST. That put a smile on my face for a while, but once again, the nagging 4 hour demon was still floating in my mind.

September 2000 - Schroon Lake, NY

What the hell was I thinking?? No one told me that rolling hills affect your marathon time. Schroon Lake was small country roads with nice rolling hills, beautiful scenery with chirping birds and an occasional spectator. My thoughts at the time: Wonderful marathon… crappy time 4:32:27.

August 2001 – Québec City

Ok… I took the winter off. Come spring, I did the some serious hill training at Mount Royal once a week. I was supposed to do the Marathon by Sea in Saint John New Brunswick but I planned my vacations wrong so at the last minute I signed up for Quebec City. I knew the course well. I took my time in the first half, keeping my energy for the final half. It went GREAT!  I got my goal!!  3:58:31. Happy dance all around for a few weeks.

My priorities changed a lot around that time. I had accomplished my “goal” so I was not motivated to run anymore. I tried running a little here and there but, the motivation was just not there.

Now 10 years later, I have a little regret about not even running a little bit during that time. I look at the “improvement” I made from May 2000 to August 2001 and see 4 min 32 seconds. Big frikking deal!!   The below 4 hours seems almost insignificant.

Fast forward… June 2009. I’m coaching Pascal on his first attempt at a half marathon. He’s never ran that far before. I point him to various websites and give all sorts of advice. The “urge” is back. I get out and start running again. At 215 lbs., I am a lot slower, but I succeed in dropping 30 lbs. by training for the half marathon in September 2009. I finish it with a time of 2:16:27. The motivation of having completed a half-marathon with three months of training motivates me to go even further.

May 2011 – Ottawa

Fast forward once again… May 2011. Since October 2010, I’ve been training with the folks at Étudiants dans la course (Students on the Run - a project that encourages young people selected from the Montreal community, the challenge to participate in the Marathon Oasis de Montreal). Now, I really love running. All my running before was done alone. Now most of my training is done with the mentors and students. It’s quite a new feeling. I’m running with a perpetual smile.

A bunch of mentors and I are off to Ottawa to get warmed up for the Montreal one. I’m just hoping I can still finish one. I was disappointed a bit by my time, but I was quite happy that I had finished a marathon almost 10 years after my last one. 4:32:10. However, a few days after, the demon returned… I was starting to contemplate the 4 hour level once again. Luckily for me, thanks to meeting François and being slightly insane, we both signed up for the Limberlost Challenge 56 km Trail Run dragging along 2 other musketeers (Donald and Yves) in the process.

July 2011 - Limberlost Challenge – Muskoka Ontario, near Huntsville.

I really had no frikkin clue what I was getting myself into. The Limberlost is 4 laps of 14 km that describes itself as “technical trails with rolling hills”. I even consulted the elevation chart. A few 60 meter hills here and there, seems easy enough. I found out the hard way what that meant.

I had “great plans” … I had built a spreadsheet and made Plan A: less than 7 hours and Plan B: less than 7h 30 min. Plan C: WORST CASE less than 8 hours.

Plan A: 1st lap: 6:45/km 2nd lap: 7:00/km 3rd lap: 7:30/km 4th lap: 7:50/km
Breaks of 4 minutes   gave me 06:59:10

Plan B: 1st lap: 7:00/km 2nd lap: 7:30/km 3rd lap: 8:00/km 4th lap: 8:30/km
Breaks of 4 minutes gave me 07:26:00

Plan C: I didn’t even write it down. I figured that even in the worst conditions, I would be able to do that. WRONG AGAIN!!

We all started at 8:00 am and after 1 km I met the first hill. It was 60 meters almost straight up. OW! I made it to the top and then …. 40 meters down… in a zigzag pattern trying to avoid trees, rocks, roots, other runners. 3 km completed and it started to click in my brain that this might be harder than I thought. There were hardly any places in the course that were flat and straight. The whole course was going to be up/down, zigzag, and I had to concentrate so as to not break any bones. Two more hills like the first plus all twists and turns made it that all the four of us musketeers easily got separated and even with the other 70 runners doing the 56 km and the 300 others doing the 14, 28 and 42 km distances, most of the time was spent alone. There were two aid stations in the course and I barely stopped that first lap since I was carrying two bottles. (One for Heed, one for water).  I popped out of the first lap at 1:52:34… about 8:02/km. Arriving at the start/finish aid station, I found Yves leaving the aid station. I gave him a high five and off he went. Donald had come and gone. François was nowhere to be found. I filled up my two bottles, munched on whatever my hand found, kissed my wife Julie and off I went for lap number 2.

Starting the second lap, I was still in delusional mode thinking that 4 laps, with 2 hours per lap, I can do that in less than 8 hours. This time I was walking up all hills and I was going to fly down the hills. I was still trying to keep 8:00/km splits with less and less success. It went fairly well for this lap but my muscles were really sore and fatigue started to kick in. I finally arrived at the start/finish aid station with 04:03:43 gone on the clock. Reality really started to kick in. I had completed 28 km in 4 hours. I still had 28 km to do and I was slowing down. This was going to be a long day. It was now noon, 32 degrees Celsius with a humidex over 40. I looked like hell. (So Julie tells me)
I staggered over to our support tent and sat down to change my socks, to stuff food down my throat and to put layers of Vaseline. (God I hate chafing)

I found out Donald had come and gone and Yves was sitting there telling me he won’t be doing any more laps. He was quite serene with his decision and now in hindsight I could see he was worried about me. I think I mumbled something about don’t give up just yet, he still had time but he made it clear his decision was final but he was happy with it. After about a 15 minute break somehow I stood up and said, “One more lap” having no clue what so ever if I was going to make it to the first aid station let alone the whole lap but I was moving one step at a time. Sure enough, I did in fact make it to the aid station about 40 minutes later and ate some fruit, chips and after thanking everyone there off I went.

Then the math maniac in me was calculating my walking time and the time left before the cut-off and it seemed that even if I walked the rest of the race, I would make the cut-off without any trouble. (The cut-off being the point in the race where they would not let us make the final lap) That couldn’t be right... but sure enough... after having gone over the math in my head for the next 20 minutes it was clear... I was making the cut-off even if I walked the rest of the lap AND I was making the cut-off of the race even if I walked the whole last lap.

I was filled with euphoria. From that point on the whole race changed. I started enjoying the scenery, the smells, the whole frikkin experience and from that moment on anytime someone asked how I was doing, I had a simple answer, “I am doing great, I am going to finish my first ultra today!” So I walked a lot... I ran some and made it to the end of the third lap in 6:44:03. There’s Yves and Julie both smiling and screaming “You made the cut-off... you made the cut-off...” Of course I am jumping all around screaming... “I know... I KNOW... I am finishing this... I am finishing this!!” Julie told me later she thought I was completely delirious and was looking for the doctor.

Another layer of Vaseline (Did I mention I hate chafing?), more food, water bottles filled with ice cold water and Heed and got a full bottle of gel. (I had emptied the first.)  After a 5 minute break, letting out a primal scream/growl I was jumping up and ready to finish this last lap. Well my gel bottle falls out of my belt, I start staggering and Yves helps me put it back in place. So much for the dramatic exit…

Finally I start the last lap. As soon as my foot hit the first part of the trail, I am remembering the words from Donald our fellow musketeer. From this moment on, you are running farther than you have run before. You are now an ultra-runner. “I AM AN ULTRA RUNNER.” That mantra fuelled me more that any gel, food, water. That last lap was my longest 2:36:44. 11min/km. It was a 50 min trek between aid stations and I never saw another person between them. It was surreal. Even being one of the last on the trail, each aid station still had plenty for which I was grateful. It’s 3 o’clock in the afternoon, its 33 frikking degrees Celsius (over 90 Fahrenheit) we started at 8 and they still have ice!! I am in awe of these volunteers. I tried to convey how grateful I was to the folks manning the stations while stuffing food down my throat and watching them fill my bottles. Even if this lap was the longest, it was also somehow the shortest. I was in bliss.

I’m out of the woods, running down the country road for the last time, and there’s the finish line and quite frankly I could not give a shit about the time. I had finished an ultra-marathon. Donald, Yves and Julie were screaming and clapping as well as quite a few finishers yelling their congratulations. Finally after 9:30:47 it was over. It was 5 thirty in the afternoon and I had finished this.

Staggering around, getting hugs from Julie, Donald and Yves I remove my sneakers and belt, I also find out François was still running he had made the cut-off as well. (Here I invite you to read his story at: http://flintland.blogspot.com/2011/07/unreal-story-of-my-first-ultra-marathon.html )
Less than fifteen minutes later, here comes François... I still have plenty of energy to run to the finish line and watch him run past me. “I can’t stop... I can’t stop...” I hear him mumble as he goes past me. Finally he finds the energy to actually stop and I find the energy to go find him. Hugs are flying all around. All of us are bouncing around like kids at the start of summer vacations.

The sheer insanity of that run and the bliss from that final lap is still with me. Last weekend we were doing a half-marathon at Mont-Tremblant with the kids of Étudiants dans la course and the bliss was ever present. We were running the course, giving high-fives to police officers, jumping on fire trucks and simply having a good time.

It doesn’t matter if you do 5 km or 50 km. It doesn’t matter what sort of pace you run. Enjoy it and be grateful that your body lets you do it.

Wednesday, August 17, 2011

It's not my fault

L’obsession d'un coureur avec l’heure version française disponible ici



It’s not my fault. It’s never been my fault. I started out as your typical bookworm/geek and was quite content to remain so. The hardest exercise I had ever done as a kid is bike from Moncton to Shediac to go to the beach and “almost back” the same day.

It’s all Igor’s fault. November 1998… I’m 32 years old. He is telling me he signed up to run the New York City Marathon. I tell him he is crazy but I’ve never been to NYC so I follow thinking I’ll be there to see the city and to scream for 10 seconds “Go Igor Go”.

Now at the race expo where he picks up his race number, we see one of the runners, Sam Gadless. Sam is 90 years old. He is running the marathon with his son and grand-son. He says to anyone listening. “If I can complete a marathon, anyone can.” It’s all Sam’s fault. An idea begins to percolate in my brain. I dismiss it as insane.

At the pre-race meal, we hear the story of  Zoe Koplowitz. In 1998, Zoe’s completed at least 10 NYC marathons… all of them in last place. She completes the race on crutches. It takes her on average 30 hours to complete the 26 mile (42 km) race. Zoe lives with the challenges of multiple sclerosis and diabetes. It’s all Zoe’s fault. The idea is back.

Race day, I’m at mile 17. I’m seeing people walk, run stagger by. Finally I see Igor. He looks like hell. I scream… he sees me and his face lights up. I give him a high five he continues to jog up 5th avenue with what appears to be a faster speed. I cut across Central Park to catch him at the finish line. I see people cross the finish line with the craziest look of elation and pain I have ever seen. Finally Igor crosses the line. He looks just the same as all these other folks… some kind of mix of pain and pleasure. It’s all their fault. This idea will not go away.

A few days later, I make it home. I see the park in front of my house. I put on my sneakers and shorts. It is 1 km around the park. I stop and walk 5 times but I make it around once. The next day, I only walk twice. The third… I jog around the park once… without stopping. I have no idea what to do next. It’s all Art Liberman’s fault. I found his website on “State of the Art Marathon Training”. Everything was in there. Next thing you know, I sign up and am accepted for the NYC marathon and in November 1999, I complete it. I complete 4 other marathons and after finally getting my sub 4 hour marathon in August 2001. I stop running.

June 2009… 8 years later I weight 215 pounds. It’s all Pascal’s fault. He’s been talking about doing the Montreal half-marathon. I’ve been giving him training advice, hints & websites to complete his goal. Next thing you know, I have my sneakers on and I’m training and complete the half-marathon in September. At the finish line, Pascal mentions the full marathon next year. It’s all his fault.

September 2010, my knee is hurt. I’ve over-trained. No marathon for me. I’ve been at rest for a few weeks. I see an article about “Étudiants dans la course” (Students on the run). Students from ‘problem’ schools have completed the 2010 Montreal Marathon. I email asking if they are doing again and next thing you know I’m a mentor training with the students to finish the 2011 Montreal Marathon. It’s all EDLC’s fault.

May 2011, a group of mentors are going to Ottawa to run the marathon. I still have doubts about being able to complete the Montreal Marathon so why not go to Ottawa? It’s all their fault. I finish the marathon all smiles and pain.

François mentions the crazy idea of doing an ULTRA marathon. Technically the definition of an ultra is any race above the 42.2 km. Now I’ve seen websites for 50 km races and thought well… that’s not a real ultra… 50 MILES (80 km) is a real ultra but that’s insane. I found a beautiful website announcing “The Limberlost Challenge” July 2011, 56 km … Hmmmm… 14 km more than a marathon… ok… that’s a good step.  “Hey François, look at this website.”   His answer, “Are we doing it?”  It’s all François’ fault.

The Limberlost describes itself at a “technical trail with rolling hills”. For those who do not speak trail runner, I have now learned that this translates to “Frikkin hard!!” or simply “Ouch!!” Next thing I know, the four comrades in sweat, Donald, François, Yves and I are on our way to Muskoka Ontario. We had no idea what we were in for. Well… except for Donald, but he kept quiet so we’d learn for ourselves. Boy did we ever. 

Yves finished 28 km in 3:58:07. Donald finished 56 km in 7:12:18. Somehow, 9 hours 30 minutes later, I finished the 56 km, just followed by François with just under 9 hours and 45.

I am now an Ultra Trail Runner and I just want to keep running new trails and new distances and it’s not my fault. 

Addendum: August 2011, Yves wanted to create a blog for his writings.  I told him it was so easy a dead jellyfish could do it so he shouldn't have too much trouble. He wanted me to help with blogging so I figured I might as well see if it's really that easy. Looks like it is... so it's all Yves' fault.